Numéro complet: 91 Année de parution: 2012
Titre du numéro: (Sans titre)
Bienvenue chez les Ch’tis ! Le numéro de L&D que vous tenez entre les mains nous vient du Nord. Non pas du Nord-Pas-de Calais, là où les corons extraient le charbon des entrailles de la terre, mais du Nord vaudois, cette langue septentrionale de pays où d’autres mineurs de fond arrachent du sol noir-charbon de la betterave. Dans cette contrée en marge du canton de Vaud, peut-être parce que la « peuffe » abaisse souvent le ciel jusqu’au seuil des portes, on apprécie particulièrement le Dieu « Très-bas » de Christian Bobin, un Dieu à même la pâte humaine, un Dieu qui aime tant les histoires qu’il ne rechigne pas à en avoir avec les humains, un Dieu à ras-les-pâque-rettes d’espérance qui jaillissent au cœur de nos cimetières. C’est sûrement pour cela aussi que l’équipe qui a uni ses efforts pour accoucher de ce numéro a choisi des textes qui reflètent si bien notre quotidien, un quotidien balloté des pleurs aux larmes de joie. Avec Jeanne-Marie Diacon qui nous emmène sur les traces de l’ânesse de Balaam (Nb 22,21-35), nous découvrons qu’un âne peut en cacher un autre et, surtout, que le « Très-bas » n’hésite pas à tourner en bourrique tous ceux qui, bouffis de leurs certitudes, maltraitent ces plus petits qui sont nos frères. Avec Alexandre Mayor, nous descendons dans le monde du silence (Es 14,3-23), là où la superbe et le faste des tyrans se dégonflent comme des ballons de baudruche ; la vanité en est dévoilée. Confiance : le fin mot de l’histoire n’appartient pas à ceux qui prennent la « grosse tête » ! Avec Jacques André, nous découvrons un Dieu passe-partout (Ac 12,1-17), un Dieu qui fraye un chemin à sa Parole à travers les enfermements mortifères et les verrous de la peur. Et tous les ressorts sont bons pour nous aider à identifier ces traces de Pâques au gré des heurs et malheurs de nos vies : que ce soit le réveil énergique d’un ange, le comique de situation d’une porte tenue close ou encore le foudroiement stupéfiant d’un tyran sanguinaire. Avec Nicolas Monnier, nous assistons à un épique malentendu qui conduit les habitants de Lystre à élever Paul et Barnabas au panthéon des dieux (Ac 14,8-18). C’en est trop pour d’humbles serviteurs du « Très-bas » ! Pourtant, loin de prendre leurs jambes à leur cou, ils proclament aux oreilles indigènes un Créateur provident qui nourrit sans faire de discrimination entre trèfles et pâquerettes. Pour le comité : Simon Butticaz
Article(s) inclus dans ce numéro:
 TexteTitreAuteur(s)
Nombres 22,21-35 Un coup d'arrêt, une grosse colère… Et Dieu parle ! Jeanne-Marie Diacon
Ésaïe 14,3-23 Le tyran se dégonfle Alexandre Mayor
Actes 12,1-17 Quand Dieu ouvre la porte… Jacques André
Actes 14,8-18 Lorsqu'un témoin du Christ est pris pour un dieu grec ! Nicolas Monnier
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